Chapitre 20

La révolution

Fred mit le Chanteur Renaud plein la caisse.

« Laisse béton" lyrics:

J'étais tranquille, j'étais peinard
Accoudé au flipper
Le type est entré dans le bar
A commandé un jambon-beurre
Puis y s'est approché de moi
Puis y m'a regardé comme ça :

"T'as des bottes
Mon pote
Elles me bottent
Je parie que c'est des santiags
Viens faire un tour dans le terrain vague
Je vais t'apprendre un jeu rigolo
A grands coups de chaine de vélo
Je te fais tes bottes à la baston"

Moi je lui ai dit : "Laisse béton"

Y m'a filé une beigne
Je lui ai filé une torgnole
Y m'a filé une châtaigne
Je lui ai filé mes grolles

J'étais tranquille, j'étais pénard
Accoudé au comptoir
Le type est entré dans le bar
A commandé un café noir
Puis y m'a tapé sur l'épaule
Et m'a regardé d'un air drôle :

"T'as un blouson
Mecton
L'est pas bidon
Moi je me les gèle sur mon scooter
Avec ça je serai un vrai rocker
Viens faire un tour dans la ruelle
Je te montrerai mon Opinel
Et je te chouraverai ton blouson"

Moi je lui ai dit : "Laisse béton"

Y m'a filé une beigne
Je lui ai filé un marron
Y m'a filé une châtaigne
Je lui ai filé mon blouson

J'étais tranquille, j'étais pénard
Je réparais ma mobylette
Le type a surgi sur le boulevard
Sur sa grosse moto super chouette
S'est arrêté le long du trottoir
Et m'a regardé d'un air bête :

"T'as le même blue jean
Que James Dean
T'arrêtes ta frime
Je parie que c'est un vrai Levi Strauss
Il est carrément pas craignos
Viens faire un tour derrière l'église
Histoire que je te dévalise
A grands coups de ceinturon"

Moi je lui ai dit : "Laisse béton"

Y m'a filé une beigne
Je lui ai filé une mandale
Y m'a filé une châtaigne
Je lui ai filé mon futal

La morale de c'te pauvre histoire
C'est que quand t'es tranquille et peinard
Faut pas trop traîner dans les bars
A moins d'être fringué en costard
Quand à la fin d'une chanson
Tu te retrouves à poil sans tes bottes
Faut avoir de l'imagination
Pour trouver une chute rigolotte

 

Tout le quartier surpris sortit sur la place. Cela amusait certaines personnes et d’autres étaient choquées. Mirta était scandalisée. Quant à Nathan, Jean-Baptiste et Fred,  ils avaient pris de sérieux fou-rires. Luna qui n’était pas là arriva et tomba sur Mirta et aussi sur les mistraliens. Mirta s’énerva contre Luna mais on n’entendait rien, la musique était vraiment trop forte.  Jean-Baptiste baissa la musique puis l’éteignit.

-        Non ! mais c’est quoi ce langage ! C’est vulgaire.

-        Moi, j’aime bien.

-        C’est à cause de cette musique que les gens de mon hôtel vont partir .

-        Ca vient d’où cette musique ? moi, aussi, je n’en peux plus et ça fait sursauter Mélanie qui était en train de servir les clients et boum tout par terre !

-        Il faut un médecin, Mélanie est blessée.

-        Oui tout ça à cause de ta Fred, je t’avais dit que tu allais courir des ennuis.

Mélanie s’est blessée à cause des éclats de verre et Guillaume accourt vers elle et l’emmène dans un endroit calme pour la soigner.

-        Ce n’est pas la peine de me jeter dessus, je viens juste d’arriver.

-        Il faut que tu lui parles Luna, il faut qu’elle dégage du quartier.

-        Ce n’est peut-être pas elle qui a mis la musique aussi fort.

-        Si, ça vient de la boutique.

-        Du calme Maman, je vais aller lui parler.

-        En plus c’était grossier, y a pas idée d’écouter ce… ce…

-        Bon ! tu m’énerves à la fin.

-        Ce n’est pas comme ça qu’on parle à sa mère.

-        Oui, tu accuses Fred avant de savoir qui c’est exactement qui a fait ça ?

-        Bon ! je te l’accorde, je te laisse mais parle-lui quand même.

Luna attristée par la situation s’en va rejoindre Fred à la boutique. Luna demande à Fred qui a mis la musique aussi fort.

-        Personne… En fait, nous aussi, on s’y attendait pas non plus que c’était aussi fort ! C’est parti comme ça d’un coup !

-        Tu ne nous crois pas ?

-        Ben si vous me dites ça, je veux bien vous croire.

-        Et pourquoi c’était grossier ?

-        On a écouté Renaud !

-        Faut dire que Mirta n’aime pas ça, et toi tu aimes…

-        Oh ! oui ! j’adore ! vous avez bien fait !

Mirta parle avec Léo au Select

-        Vous voyez plus rien ne marche entre Luna et moi depuis que Fred est là, elle en a que pour elle !

-        Du calme Mirta, en même temps, elle a rien fait de mal.

-        Oui, mais il faut se méfier tout de même.

-        Je ne comprends pas, Fred elle vous a fait quoi ?

-        Rien.

-        Alors tout va bien !

-        Si tu pouvais te renseigner sur elle, ça me rassurerait.

-        Non ! je ne peux pas faire ça, c’est contraire à la loi.

-        Oui bien sûr, mais je ne suis pas tranquille pour Luna.

-        A mon avis, elle a juste envie de s’amuser comme beaucoup de jeunes, elle n’a pas l’air méchante.

-        Oui mais elle est quand même désinvolte !

-        Elle n’a pas commis de délit alors je ne peux rien faire pour toi.

Léo s’en va au commissariat.

Pendant ce temps, Charlotte arrive à la boutique. Elle défait les valises chargées de vêtements et se met à travailler avec Luna.

-        Tu nous abandonnes Fred et moi ?

-        Ca s’est des chemises, ça des pulls, ça des robes, tiens v’là ma robe de mariée…

-        Tu t’es mariée avec Ivan ?

-        Non ! pas du tout

-        Je ne comprends pas pourquoi tu as cette robe de mariée ?

-        Non ! laisse c’est rien.

-        Je ne comprends pas pourquoi tu vis dans un appart géré par Phénicie, ça ne te ressemble pas…

-        Il faut apprendre à faire des concessions, j’avais tellement envie de me rapprocher d’Ivan.

-        Tu es heureuse avec lui ?

-        Comme tu vois, je suis très épanouie depuis que je l’ai rencontré.

-         C’est vrai finalement, on se voit presque jamais maintenant.           

-        Je ne vous oublie pas, vous resterez toujours mes amis.

-        J’espère bien…

Aujourd’hui pour une fois, tout est calme. ça fait du bien un peu de se reposer.

Nathan, Jean-Baptiste  et Fred distribuent des textes de chansons  révolutionnaires aux passants sur la place du Mistral et leur proposent de chanter avec eux. Ils ont beaucoup de succès. Ils sont au moins une bonne quinzaine à chanter. Dans le groupe, il y a Rudy, Thomas, Luna, Juliette, Barbara, Raphaël, Sybille, Ivan, Charlotte et tant d’autres, tous les amis de Fred sont là. Alix la fille d’Adriana s’y joint aussi. Tout à coup, la chorale se met à chanter.

 

L'INTERNATIONALE

Couplet 1 :
Debout ! l'âme du prolétaire
Travailleurs, groupons nous enfin.
Debout ! les damnés de la terre !
Debout ! les forçats de la faim !
Pour vaincre la misère et l'ombre
Foule esclave, debout ! debout !
C'est nous le droit, c'est nous le nombre :
Nous qui n'étions rien, soyons tout :

Refrain :
C’est la lutte finale
Groupons-nous et demain
L’Internationale
Sera le genre humain :

Couplet 2 :
Il n’est pas de sauveurs suprêmes :
Ni Dieu, ni César, ni Tribun.
Travailleurs, sauvons-nous nous-mêmes ;
Travaillons au salut commun.
Pour que les voleurs rendent gorge,
Pour tirer l’esprit du cachot,
Allumons notre grande forge !
Battons le fer quand il est chaud !

Refrain

Couplet 3 :
Les Rois nous saoulaient de fumées
Paix entre nous ! guerre aux Tyrans !
Appliquons la grève aux armées
Crosse en l’air ! et rompons les rangs !
Bandit, prince, exploiteur ou prêtre
Qui vit de l'homme est criminel ;
Notre ennemi, c'est notre maître :
Voilà le mot d'ordre éternel.

Refrain

Couplet 4 :
L'engrenage encor va nous tordre :
Le capital est triomphant ;
La mitrailleuse fait de l'ordre
En hachant la femme et l'enfant.
L'Usure folle en ses colères
Sur nos cadavres calcinés
Soude à la grève des Salaires
La grève des assassinés.

Refrain

Couplet 5 :
Ouvriers, Paysans, nous sommes
Le grand parti des travailleurs.
La terre n’appartient qu’aux hommes.
L'oisif ira loger ailleurs.
C'est de nos chairs qu'ils se repaissent !
Si les corbeaux si les vautours
Un de ces matins disparaissent....
La terre tournera toujours.

Refrain

Couplet 6 :
Qu'enfin le passé s'engloutisse !
Qu'un genre humain transfiguré
Sous le ciel clair de la Justice
Murisse avec l'épi doré !
Ne crains plus les nids de chenilles
Qui gâtaient l'arbre et ses produits
Travail, étends sur nos familles
Tes rameaux tout rouges de fruits

Refrain

La  Jeune Garde

Nous sommes la jeune garde

Nous sommes les gars de l'avenir

Élevés dans la souffrance,

Oui, nous saurons vaincre ou mourir

Nous travaillons pour la bonne cause

Pour délivrer le genre humain

Tant pis si notre sang arrose

Les pavés sur notre chemin

Refrain

Prenez garde ! Prenez garde !

Vous les sabreurs, les bourgeois, les gavés, et les curés !

V’là la jeune garde ! V’là la jeune garde,

Qui descend sur le pavé, sur le pavé !

C’est la lutte finale qui commence,

C’est la revanche de tous les meurt-de-faim, les crève-la-faim !

C’est la révolution qui s’avance,

Et qui sera victorieuse demain.

Prenez garde ! Prenez garde ! A la jeune garde !

Enfants de la misère

De force nous sommes des révoltés

Nous vengerons nos pères

Que des brigands ont exploité

Nous ne voulons plus de famine

À qui travaille il faut du pain

Demain nous prendrons les usines

Nous sommes des Hommes et non des chiens

 

La chorale chante de plus en plus fort. Mirta scandalisée par ces chants téléphone à la police. Léo Castelli et sa bande arrive sur la place du Mistral et la chorale prend de l’ampleur. Ils chantent à tue-tête et avec tout leur cœur et ne s’aperçoivent  pas que la police est là devant eux. Devant eux, il y a Boher, Jean-François, Samia, Léo et La Commissaire DOUALA qui les regardent un moment amusés. Léo sort son pistolet et tire en l’air mais la chorale n’a peur de rien, elle continue de chanter puis au deuxième tir du pistolet, elle s’arrête de chanter. Amusé DOUALA  ordonne à la chorale de se disperser mais ils restent en groupe bien serrés entre eux. Ils sont solidaires.

-        Vous comptez rester là combien de temps ?

-        Le temps qu’il faudra !

-        On dormira tous à la belle étoile s’il faut !

-        Je ne comprends pas, je ne veux pas vous amener au poste.

Bon d’accord, on s’en va.

 

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