Le Mistral Fred était ravie de
pouvoir respirer l’air frais de la liberté. Elle allait se promener
dans le quartier du Mistral où elle croisait pour la première fois
qu’elle était là, les habitants du quartier. Elle rentra au bar du
Mistral commanda de l’eau à la menthe. -
C’est
la première fois que vous venez ici ? je ne vous ai jamais vue
avant -
Je
viens d’arriver, il n’y a pas très longtemps -
Moi,
c’est Mélanie et vous -
Je
m’appelle Freddie -
Et
sans indiscrétion, je peux vous
demander quelque chose -
Oui,
allez-y ! -
Je
ne sais pas si vous êtes au courant mais Luna a disparu, est-ce que
vous la connaissez ? -
Oui !… -
Et
vous ne savez pas, où on peut la trouver ? -
Pourquoi
cette question ? je viens d’arriver, je suis nouvelle dans le
quartier -
Non !
c’est stupide de ma part, excusez-moi ! -
Ce
n’est pas grave -
Pourquoi,
tu viens l’embêter avec tes questions, elle ne peut pas savoir,
peut-être qu’elle ne la connaît pas -
Oui
mais j’ai un doute, je pense le contraire -
Bon !
tu ne vas pas t’y mettre Mélanie, elle ne la connaît pas -
Je
suis Roland, le patron du bar, enchanté Mademoiselle -
Bonjour -
Il
ne faut pas l’écouter, elle est un peu dérangée en ce moment -
Dites,
ça vous dit de jouer à la pétanque cet après-midi avec moi -
J’adore
ça la pétanque, et ça vous arrive de jouer à ça ? -
De
temps en temps mais je ne suis pas très forte -
Ca
ne fait rien, on fera des équipes Roland, Thomas, Barbara et
Fred jouent ensemble et c’est un vrai délice. Cet après-midi ce fut un
vrai bonheur pour Fred. Mélanie assure le service au bar. De toute
façon, elle ne veut pas jouer. Elle a un mauvais pressentiment
vis-à-vis de Fred. Pendant ce temps là, Luna
travaille à la boutique avec Charlotte. Le soir descend petit à petit
et Fred n’est toujours par rentrée. -
Je
suis un peu inquiète, elle ne revient plus -
Détends-toi
Luna, elle va revenir -
Au
début de l’après-midi, ça s’est plutôt mal passé entre nous, on s’est
disputées -
Elle
te reproche quoi ? -
De
l’avoir cachée. -
Mais
c’est normal, Luna -
Je
ne sais pas mais elle n’était pas dans son état habituel, elle était
comme déchainée, je ne l’ai jamais vue comme ça. Cela m’a rendue
tellement triste -
Tu
sais, j’ai l’impression que tu joues un peu sa maman, je me trompe
peut-être… -
J’ai
l’impression qu’elle n’a plus ses parents alors, je me sens un peu
responsable -
Mais
tu n’as pas à te sentir responsable d’elle, Fred est majeure ! -
Oui,
elle a une trentaine d’années et elle est trisomique -
Cool
Luna ! -
Elle
a l’air de savoir se débrouiller ! tu sais, Si je peux te donner
un avis laisse-la vivre -
Je
sais qu’elle peut se débrouiller sans moi et c’est pour ça que je me
sens un peu soulagée mais pas complètement -
Essaye
de te décontracter Luna Blanche avait écouté la
conversation sans se faire remarquer. Elle rentre à la boutique : -
Bonjour
les filles ! -
Bonjour
Blanche -
Luna,
ça me fait plaisir de te voir ! on ne fait que de parler de toi
dans le quartier et ça commence fort à m’agacer ! Que se
passe-t-il exactement ? -
Ce
n’est pas ce que tu crois, Luna ne se drogue plus -
Oui,
j’ai rencontré quelqu’un assez extraordinaire -
Explique-toi,
je n’y comprends rien -
Voilà,
j’ai rencontré une personne trisomique et cela m’a chamboulée ! je
ne peux plus m’en séparer, c’est plus fort que moi -
Elle
n’est toujours pas rentrée ! -
Pas
de panique, tu n’as rien fait de mal, tu l’as juste prise en amitié -
Oui !
c’est ça exactement ! Luna explique à Blanche et
à Charlotte comment elle a pris Fred en
amitié. -
Luna,
je crois qu’il y a quelqu’un pour toi -
Ca
s’est bien passé ta journée Fred ? -
Oui,
je me suis fait des amis, on a joué à la pétanque toute l’après-midi et
demain on remet ça ! cool non ! -
Ça
a l’air de te plaire le quartier alors ! -
Oui,
ils sont cool les gens ici ! -
J’étais
un peu inquiète mais Charlotte et Blanche m’ont remonté le moral ! -
Tu
n’as pas l’air d’être bien Luna -
Si…
Si… tout va bien -
A
demain Blanche Charlotte ferme la
boutique et toutes les trois montent au premier étage et c’est là où on
peut manger et dormir. -
Luna,
dis-moi ce que tu as ? -
Je
suis fatiguée -
Fred,
laisse là, viens avec moi, on va discuter ensemble si tu le veux bien -
Qu’est-ce
qu’elle a ? -
Ce
n’est rien de très important, rassure-toi -
Elle
est contrariée -
Ce
n’est pas ça, viens, je vais t’expliquer Luna se sent tout à coup
soulagée de la présence de Charlotte. Elle
est épuisée c’est tout parce qu’elle s’est donné à fond ces jours-ci
pour affronter la vie avec Fred. Pour elle, c’est sûr, la cacher, ce
n’était pas une bonne solution. Elle découvrait au fond de son cœur une
grande amitié. Elle trouvait chez elle comme une grande force et cela
l’a réconfortée, l’a rassurée au fond d’elle-même. Dans son lit, Luna
repensait à tout ce qu’elle avait vécu avec elle jusqu’à présent. Les
images tournaient dans sa tête puis elle
se calma petit à petit et s’endormit profondément. Pendant ce temps là,
Charlotte discuta avec Fred. -
Tu
sais, Luna est touchée par toi. Elle a cru bien faire en te cachant, il
ne faut pas que tu lui reproches ça sans arrêt…Ca lui fait mal…C’est
quelqu’un de bien -
Moi
aussi, elle m’a émue… Cet après-midi quand je suis allée jouer à la
pétanque, j’ai pensé à elle sans arrêt… la nuit, je fais des rêves sur
elle. -
C’est
peut-être maladroit de ma part mais je suis au courant pour ton handicap -
Luna
a dû vous en parler -
Cela
l’a beaucoup bouleversée -
Charlotte,
tu en penses quoi toi ? -
Je
suis émue d’apprendre ça mais cela me touche moins que Luna -
Pourquoi ? -
Je
pense parce que je me sens moins impliquée dans cette relation avec
toi, j’ai plus du recul -
Ma
fois, c’est peut-être mieux -
Elle
représente quoi Luna pour toi, une mère ? -
Non !
comme une grande sœur que j’aurai voulu avoir près de mon cœur. Quand
je vivais avec mes parents à Paris, j’étais seule comme enfant. Mes
parents ont fait beaucoup de choses pour moi dans la vie. Et puis du
jour au lendemain, mes parents sont partis faire un grand voyage et je
ne sais pas quand ils reviendront en France. Je devais vivre avec mon oncle à Marseille mais j’ai appris sa
disparition, il n’y a pas très longtemps. J’en ai parlé à Luna et c’est
grâce à elle que je suis venue ici au Mistral. Je l’ai rencontrée dans
un train et c’est là, je crois où es née
notre amitié. -
C’est
tellement émouvant comme tu racontes cette amitié avec elle, j’en suis
moi-même étonnée -
Il
est presque deux heures du matin, je crois, il faut dormir. -
Fais
de beaux rêves ! |