Parfois,
j’aurais envie de fermer les yeux et me dire que ce n’est pas vrai :
je ne suis pas trisomique.
Parfois, je les ouvre et mon handicap est toujours là. Et puis, je
serre les poings très forts dans ma
solitude.
Parfois, j’essaye de les ouvrir mais j’ai beaucoup de mal. Tu me
prends par le poignet avec tes deux mains et doucement tu essayes
d’ouvrir mes doigts. Tu me regardes amoureusement
et je me laisse faire.
Ta douceur me pénètre la peau.
Et puis tu caresses mon bras.
Parfois, ça me fait mal.
Et puis tu recommences le même cinéma avec l’autre. Plus tard, tu
t’amuseras avec les deux.
Et puis,
tu me souris alors je ris de plus belle. Parfois j’entends comme un
murmure qui vient me
réchauffer le cœur…
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