La Rencontre Après un an d’absence au Brésil, Luna revient à Marseille
avec ses bagages, fatiguée. Elle ne veut pas
aller chez Guillaume car il vit avec Adriana. Elle arrive au Select
et Mirta l’accueille bras ouverts. Rudy et Luna s’embrassent
tendrement. Il a peur qu’elle reparte vite voir ailleurs comme elle a toujours
fait dans sa vie. C’est un vrai courant d’air pour lui sa mère. -
Cette fois-ci, tu
vas rester près de moi ? -
J’arrive, ça ne
te fait pas plaisir ? -
Ça me fait ni
chaud, ni froid. -
Tu veux que je
reparte ? -
Non ! reste
s’il-te-plait ! -
On passera de bons
moments ensemble -
C’est à chaque
fois que tu reviens de voyage que tu me dis ça. -
Oh ! tu
n’as pas changé toi, tu m’en veux toujours. -
Non ! Non ! -
Tu sais, il faut
évoluer dans la vie. -
Je n’ai pas
besoin de ta morale. -
Mais c’est quand
tu vas me pardonner mon fils ? -
Peut-être que
j’arriverai un jour mais pour l’instant, j’ai encore du mal -
J’ai envie de
manger un morceau, si tu veux, tu peux venir avec moi, ça me ferait vraiment
plaisir ! Rudy décide de faire plaisir à sa mère puis repart voir Ninon. Au Brésil, Luna a pris contact avec une association « Terre
d’enfants ». Ces enfants de
nulle part, aux pieds nus, livrés à eux-mêmes, face à la violence, la
guerre. Luna était sensible à cette souffrance. Elle voulu adopté un enfant
au Brésil mais l’association refusa son aide parce que Luna n’avait pas les
moyens financiers pour l’éducation d’un enfant et aussi parce qu’elle était
trop isolée dans sa vie. Elle était triste, déprimée, quand elle a appris
cette nouvelle. Elle pensait souvent à la mort de Vadim, son mari. Elle prit la
décision de quitter le Brésil pour aller à Marseille. Elle prit contact avec
une banque et celle-ci lui donna assez d’argent pour qu’elle quitte le
territoire brésilien. A Paris, elle prit un train direct en direction de
Marseille. Elle allait revoir sa famille, ses amis qu’elle a perdus pendant un
an. -
Tu es perdue dans
tes pensées ? -
Heu ! oui ! -
Moi aussi, ça
m’arrive ! -
Tu vas où ? -
Nulle part, je me
promène un peu partout en France… Là, j’ai envie de visiter Marseille -
Moi aussi, j’y
vais
Puis Luna se mit à discuter longuement avec cette personne qu’elle ne
connaissait pas. Elles apprirent à se connaître comme ça et ils eurent de
gros fous rires ensemble. Luna a vu
comme une lumière dans les yeux de cette étrangère. Elle a vu qu’elle n’était
pas tout à fait comme les autres. Elle avait tellement envie de faire quelque
chose pour ces gens là. Elle se demandait ce qu’elle avait
qui était si différent. Elle avait du mal à s’imaginer. Puis, elle lui posa
la question. Voix de
Luna « J’étais
troublée par elle, par son physique aussi. Elle avait des cheveux bruns, des
yeux marron qui en disaient long. Un regard très profond. J’avais
l’impression qu’elle m’avait complètement oubliée. Je la sentais très
loin, dans un autre monde. Elle avait l’air assez sportive, aimant le gout de
l’aventure comme moi. Il faisait très chaud dans ce train infernal. Elle
portait un t-shirt rouge et blanc, un short bleu et des baskets blancs, noirs et
rouges mais elle était tout de même bien habillée. Elle était de taille plutôt
petite avec les membres assez courts. Je n’avais jamais vu ça. Elle portait
une casquette blanche et des lunettes noires qu’elle mettait de temps en temps
pour m’impressionner. J’étais très attirée par son attitude car j’ai eu
le sentiment que c’était quelqu’un de bien déterminé, drôle,
intelligente. J’avais peur aussi de rentrer au Mistral toute seule, ça
faisait tellement longtemps que je n’avais pas vu ma famille. Comment vont-ils
réagir maintenant ? -
Je voulais savoir,
est-ce que tu as une différence ? Evidement
ma question était plutôt maladroite alors elle l’a mal pris. Elle m’a répondu
mais je n’ai pas très bien compris. Elle a prononcé le mot « trisomique »
mais elle ne m’a pas expliqué ce que c’était exactement. Elle s’est moquée
de moi mais j’ai vu qu’elle était émue, touchée que je m’intéresse à
elle. Quand nous nous sommes quittées, je lui ai donné mon numéro de téléphone
et on s’est quittées très rapidement pour ne pas montrer qu’on avait
toutes les deux, les larmes aux yeux ». Voix de
Fred « Je
regardais tranquillement le paysage. Mon esprit vagabondait dans tous les sens.
Elle faisait semblant de lire un magazine, je voyais bien qu’elle me
regardait. Elle avait les cheveux mi-long, de couleur roux. Elle était assez
grande, mince mais pas trop. Elle avait les yeux marrons clair. Elle était
belle, carrément canon. C’est vrai, si j’avais été un garçon, je lui
aurais tout de suite sauté dessus pour l’embrasser. Elle était partie
au bout du monde pour vivre un rêve fou. Elle était mystérieuse. En
regardant le paysage, je pensais à elle. Si j’avais été un garçon, je
l’aurais emmenée dans une île déserte. Je sentais qu’elle était artiste.
J’aimais sa façon de me regarder. Elle était plutôt naturelle avec moi et
j’aimais bien ça. Si j’avais été un garçon, j’aurais pu vivre quelque
chose de merveilleux. Elle m’aurait appris le goût à la liberté mais
malheureusement je suis une femme. De toute façon, elle s’en fout de moi. Je
ne peux pas l’intéresser. En plus avec mon handicap, ce n’est pas gagné.
Elle ne voudra jamais de moi. Pour elle, j’étais un peu comme une bête
curieuse quand elle a appris mon handicap. Je me demande pourquoi elle a essayé
de savoir qui j’étais exactement. Sur le coup, je lui en voulais un peu.
J’ai eu du mal à encaisser parce que c’est l’image que la société me
renvoie sans cesse à la figure. Puis elle m’a souri comme ça bêtement. J’étais
complètement désespérée. Et puis quand elle m’a passé son numéro de
portable, ce fut carrément une joie que j’en pleurais presque. Je ne voulais
pas lui montrer mes larmes alors je suis partie» -
Je n’ai rien -
Si… tu as
quelque chose, tu sais, tu peux me le dire, je ne te jugerai pas…
au contraire. -
Je ne sais pas,
personne ne me l’a dit. -
Tu sais, j’ai
envie de faire quelque chose avec toi, à Marseille… Puis, je ne te lâcherais
pas. -
Qu’est-ce qui te
prend tout d’un coup, on se marrait bien puis voilà, il faut que tu me parles
de mon handicap, ce n’est pas cool ça ! -
Je ne voulais pas
te blesser… excuse-moi. -
Ce n’est pas
grave. -
Vraiment ? -
Oui… je suis
trisomique et alors ! -
Alors rien !
mais c’est quoi la trisomie ! -
C’est une grosse
araignée qui va te manger ! -
Hou ! j’ai
peur ! -
Tiens, je te passe
mon numéro de portable, j’ai passé un bon moment avec toi et j’aimerais
bien que tu m’appelles -
Moi aussi, j’étais
émue de faire ta connaissance, à bientôt Luna Le train
arrive sur le quai de Saint-Charles à Marseille. Dans
la gare, Nathan aperçoit sa star
favori Luna et viens se jeter dans ses bras. -
Mais qu’est-ce
que tu fais ici ? -
Et toi ? -
Je viens de Paris. -
On a pris le même
train ? -
Oui, je crois. -
Et on ne sait pas
vu ! -
Tu viens à
l’appart, je t’emmène. -
Non ! j’ai
autre chose à faire, on se verra un autre jour. -
Ca fait longtemps
qu’on ne s’est pas vu, ça me fait plaisir de te voir -
Moi aussi, tu
sais. -
Tu ne veux pas
qu’on marche ensemble jusqu’au Mistral Luna et Nathan marchent ensemble en se racontant des banalités en riant. Après avoir bien dormi au
Select, pris son petit déjeuner comme une reine, Luna s’en va à
l’aventure. Puis elle tombe sur les Mistraliens qui la reconnaissent et
bavardent avec elle, lui posent des questions. Elle se sent bien mais gênée
parce qu’il y a quelque chose qui la tracasse dans sa tête. Elle
repense à la relation qu’elle a eue dans le train avec cette étrangère dont
elle ne connait même pas le prénom. Qu’est-elle devenue ? Elle se sent
mal à aise avec ça. Elle se dit « Je n’aurais dû la laisser seule
dans Marseille ». Puis une main lui tape sur l’épaule et surprise elle
se retourne : -
Comment va ma
princesse ? -
Guillaume, c’est
toi, tu m’as fait peur. - Ça fait tellement
longtemps qu’on ne s’est pas vus, tu m’as tellement manqué -
Moi aussi, tu es
toujours avec Adriana ? -
Oui… Je suis
tellement ému de te revoir… Si tu veux, on pourrait continuer cette petite
conversation chez-moi A ce moment- là, le portable de Luna se mit à sonner. -
Je suis désolée,
Guillaume, mais j’ai un empêchement de dernière minute. Luna s’en va sur la plage du Vieux-Port. Elle est contente. On sent
qu’elle est touchée par ce coup de téléphone. Elle est tout émue que son cœur
vibre à l’intérieur de son corps tout tremblant. En la voyant sur le sable,
Luna se mit à courir dans le vent pour aller à sa rencontre. -
Justement, je me
faisais du souci -
Je suis allée
visiter Marseille, c’est magnifique -
Je m’appelle
Luna et toi -
Freddie -
Tu as dormi où
cette nuit ? -
Ici, sur le sable
avec mon gros sac de couchage -
Tu as mangé -
Je suis allée
m’acheter des croissants dans une boulangerie et à midi, j’ai mangé des
Pizzas en buvant du coca. -
Fred, ce n’est
pas sérieux tout ça, il faut que tu rentres chez tes parents. -
Ne t’inquiète
pas pour moi. -
Tu ne vas pas
vivre comme les SDF. -
Toute suite, les
grands mots ! Je suis allée voir mon oncle à Marseille et j’ai appris
une mauvaise nouvelle -
Quoi… Ben parle ! -
Je ne peux pas…
C’est plus fort que moi. -
Il est décédé ? -
Oui… C’est ça…
je n’avais plus que lui dans la vie. -
Je ne comprends
pas, tu n’as pas tes parents ? -
Si… mais ils
sont loin. -
Loin, mais comment
loin ? -
Ils sont partis en
vacances pour longtemps. -
Tu ne peux pas les
rejoindre ? -
Ils sont dans un
pays étranger et je ne peux pas y aller. -
Et comment tu vas
faire sans ton oncle ? -
Je ne sais
pas…je ne sais plus. -
Bon ! écoute,
j’ai peut-être une idée… -
C'est-à-dire, il
faudrait que je m’achète un autre billet de train pour revenir à Paris ce
n’est pas un problème mais depuis que je t’ai rencontré je pense beaucoup
à toi et ça me faisait quelque chose de partir parce que je ne pourrais plus
te voir -
Mais qu’est-ce
que tu vas faire à Paris ? -
Je ne sais pas,
vivre ma vie dans l’appart de mes parents. -
Seule ! -
Ben oui ! je
ne vois pas d’autre solution Freddie est triste, malheureuse, et Luna est tout émue de la voir comme
ça. Elle ne pleure pas mais on sent qu’elle a un gros chagrin. Voix de
Fred
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