Un peu
d’Humour dans la vie de Fred Toute la nuit, ça turlupiné dans la tête de Fred. Hier soir, C’était
la première fois qu’elle craquait en sanglot. La présence de ses
parents lui manquait beaucoup. Elle repensait à eux une moitié de la
nuit. Elle les revoyait dans sa tête quand elle était plus jeune. Ses
parents lui parlaient très fort mais elle ne comprenait pas leurs mots.
Elle repensa à son oncle Oscar et puis aussi la première fois
qu’elle rencontra Luna dans le train. C’était tout fou dans sa tête.
Plusieurs fois dans la nuit, elle se leva pour boire. Elle transpirait
beaucoup. Elle n’en pouvait plus. C’était trop difficile la vie. Le matin. Au petit déjeuner. -
Tu ne vas
pas courir ce matin ? -
J’ai mal
dormi cette nuit. -
Ca va
s’arranger avec tes parents Fred. -
Ne me
parle pas de mes parents. -
Au
contraire, tu devrais me parler de ta vie, de tes joies, de tes
blessures, je peux comprendre, tu sais ? -
Je ne veux
pas t’embêter avec mes problèmes ! tu as autre chose à faire
que d’être avec moi. -
Pourquoi
dis-tu ça ? -
Pour rien.
Tu devrais être à coté de Rudy, de Mirta, ils ont besoin de toi ! -
Ca ne va
pas ce matin toi ! -
Pourquoi
tu fais tous ça pour moi ? -
C’est
par ce que je t’aime bien. -
Ca
t’apporte quoi de faire ça ? -
Arrête
Fred ! tu te fais du mal. -
De toute
manière tout est de ma faute. -
Explique-toi,
je ne comprends pas. -
Oui
c’est de ma faute si je suis trisomique, j’apporte que du malheur
aux autres. -
Arrête de
dire n’importe quoi, ca t’apporte quoi de faire ça ? -
Rien.
Si… de te mettre à l’épreuve. -
Allez on
se calme. -
Mais je déprime
Luna. -
Non !
Tu te bas ! -
Je craque
là. -
Je vois…
parle-moi de toi. -
Elle
n’est pas belle ma vie. -
Je te le
l’accorde, ils n’avaient pas le droit de t’abandonner tes parents. -
Et toi, tu
me raconteras ta vie ? -
Oui, si tu
veux ! -
On sort
dehors, ca nous fera du bien de prendre l’air. -
Je voulais
te dire une dernière chose, tu t’es toujours confié à moi, c’est
très important et il faut que tu le fasses de plus en plus. -
Alors !
on sort ! Fred
reprit ses esprits en marchant dans le Parc des Buttes Chaumont. Dans
l’après-midi, Fred et Luna allèrent au cinéma et elles ont toutes
les deux adoré le film. Le soir, elles regardèrent la télé et aussi
elles écoutèrent Julien Clerc, Jean-Jacques Goldman. Luna remarqua
qu’il y avait un piano alors elle en joua pour faire plaisir à Fred
qui se laisser bercer par cette musique. Le
lendemain. Fred commença à raconter sa vie. -
Il
faudrait que tu m’aides à raconter ma vie. Je ne sais pas, tu veux
que je te raconte quoi ? -
Ta
naissance par exemple. -
Je
ressemblais un peu aux bébés
du tiers-monde. -
Tu étais
malade ? -
On m’a
ouvert les intestins et on m’a enlevé les boyaux à l’intérieur du
ventre et on m’a refermé avec du fil à coudre. -
Je ne
comprends pas comment on peut faire ça sur un petit bébé. Ca me donne
des frissons. -
Je
continue ou ca te suffit comme ça ? -
Continue. -
J’étais
un peu comme un lion dans une cage, ma mère qui n’avait pas peur des
fauves comme moi venait me voir en douce parce que c’était interdit
d’ouvrir la porte. Je lui souriais pour qu’elle garde espoir de me
toucher un jour. -
Elle te
racontait un peu comme des berceuses. -
En quelque
sorte oui. -
Continue. -
Tu sais ce
qu’on fait aux trisomiques. -
Non. -
Les
trisomiques ont les met à l’abattoir avec un numéro puis on les tue ! -
Non !
arrête, ça me fait souffrir d’entendre ça. -
On coupe
leurs peaux avec un couteau doucement. -
Arrête !
ce n’est pas drôle ! -
On fait
cuire les peaux dans une poêle. -
Tu vas arrêter
de dire des conneries non ! -
Ca fait
des bifs hachés qu’on mange dans nos assiettes. -
Arrête !
-
Mais écoute,
tu manges bien de la viande aussi. -
Mais ce
n’est pas pareil. -
Et bien,
je ne vois pas pourquoi. -
Tu n’as
pas fini de me pourrir la vie aujourd’hui et puis j’en ai marre
d’entendre ces âneries. -
Mais ce
n’est que de l’humour noir Luna ! -
Je
n’avais pas compris pourtant ça m’arrive d’avoir de l’humour
mais pas à ce point là. -
D’accord,
j’ai un peu trop exagéré mais c’est pour te dire que les gens ne
sont pas tendre avec nous. Ils sont méchants. -
Et puis,
ils t’ont fait quoi encore les gens ? -
La société
ne s’adapte pas à nous par ce que on recherche quelque chose de
beaux, de brillant dans la vie et nous, on est que des marginaux, des
saltimbanques, des clowns. -
Il y a
toutes sortes de gens. Il y a ceux qui sont méchant, indifférent aux
problèmes des handicapés dans notre société et ceux aussi qui ont un
cœur tendre comme tes parents par exemple. -
Où comme
toi. -
Aller ne déconne
plus, recommence à me raconter ta vie. Fred
prend un fou-rire et ne peut plus s’arrêter. |