La
vie au Camping Luna Je
sais que tu ne vas pas très fort en ce moment. Je dois te manquer énormément
mais je voulais te rassurer, je vais bien. Au Camping, j’ai lu un
article dans un journal local de la région Marseillaise sur une pièce
de Théâtre. Ils embauchent quelqu’un pour jouer la
Dame aux Camélias. Ils cherchent une personne qui jouerait Marguerite.
J’ai pensé à toi toute suite et je leur ai téléphoné. Tu
commencerais à répéter la
semaine prochaine. Si le cœur
t’en dit téléphone à cette association « La Débrouille »
pour confirmer ta présence. J’aimerais beaucoup te voir jouer une pièce
de Théâtre. Ca doit être passionnant. Je viendrais te voir jouer le
jour de ta représentation. Je sentirais mon cœur battre de plus en
plus fort. J’aimerais tant que tu sois heureuse. Quand je te verrais
sur les planches, en te voyant t’éclater, je t’offrirais ma joie.
Je t’applaudirais à la fin du spectacle et le soir, on irait voir un
beau coucher de soleil au bord de la mer et je te lirais mes poèmes.
Que
deviens-tu sans moi ? As-tu reconqui le cœur de Guillaume ?
Les mistraliens sont-ils plus heureux sans moi ? Tu me manques Luna
mais j’essaye de vivre quand même. Je
suis allé laver mon linge au lavomatique.
Ensuite, je l’ai étendu sur des fils pour qu’il sèche en
plein soleil. Je ne peux pas le repasser. Je me suis obligée de mettre
mes habits un peu froissés sur moi. Je vis un peu en dehors du temps
mais pas trop. Le matin, j’essaie de faire mon footing avant d’aller
travailler. Ca me met en forme pour commencer la journée. Après le
travail, je fais les courses au Supermarché. Il y en a un
pas très loin du Camping mais il faut marcher pendant 30 minutes
au moins. Pour ne pas trop me fatiguer, je mets mes achats dans mon sac
à dos. Il y a aussi une cafétéria et j’y mange quand il fait
mauvais temps. Quand il pleut des cordes, c’est vrai, la vie est un
peu plus dure. Une fois, je suis arrivée très en retard à l’école
et Blanche n’a pas été très sympa avec moi. Il ne faut pas lui en
vouloir car je ne lui ai pas dit dans quelles conditions je vivais
maintenant. Elle n’a pas l’air en forme non plus. Elle a des problèmes
avec sa hiérarchie et chez-elle aussi. Apparemment, elle aurait des embêtements
avec sa famille. Ne t’inquiète pas Luna, je tiens le coup. J’écris
un journal intime sur ma vie et ça m’aide beaucoup. Au début, il y
avait une famille en face de moi mais maintenant, elle est partie.
J’ai de nouveaux voisins depuis hier matin. Il n’y a pas grand monde
qui campe comme moi. Le Camping est presque désert. Je me sens assez
seule. Cette nuit, il m’est arrivé quelque chose incroyable. Un homme
grand, baraqué, est venu pour m’impressionner. Il a ouvert la tente
et m’a regardée d’un air bizarre.
J’ai eu très peur qu’il rentre pour me faire du mal.
Quelqu’un lui a parlé et lui a dit de dégager vite fait. J’ai eu
le temps de voir que c’était le jeune homme qui s’est installé en
face de moi avec son amie. Il lui a dit ces quatre vérités en face.
J’ai cru qu’il allait le frapper à mort. Le type est parti vite
fait. Ce matin, j’ai fait la connaissance de la jeune fille Estelle et
elle m’a dit qu’elle allait à Marseille voir son cousin au Mistral
aujourd’hui. C’est curieux comme le monde est petit. Quand je lui ai
dit que je connaissais Nathan, elle n’en croyait pas à ses yeux. Je
viens de me faire des amis et je crois que c’est deux-là, ils ne vont
pas me lâcher. Son copain, c’est Djawad et il m’a sauvé la vie
cette nuit. S’il n’avait pas été là, je ne sais pas ce que
j’aurais fait sans lui. Je lui dois tout. Ce soir, je vais les inviter
à manger avec moi. Ce matin, Estelle m’a dit que j’avais du courage
de vivre comme une bohémienne. Cela m’a fait rire. Ils ne vont pas
rester là très longtemps. Ils cherchent un toit. Ne t’inquiète pas.
Au Camping, j’ai aussi d’autres amies avec qui je partage une
certaine amitié envers Barbara , Abdel, Sybille et Raphaël car ils
viennent me voir de temps en temps pour prendre de mes nouvelles. Roland
s’est inquiété de ma séparation avec le quartier et c’est lui qui
aurait dit aux jeunes de venir me voir de temps en temps. Tu pourrais
venir avec eux me voir cela me ferais tellement plaisir. Je t’attends
avec impatience. Viens me retrouver, j’ai besoin de toi, Luna. Fredou qui t’aime très
fort. Luna
se senti soulagée et elle était aussi contente d’avoir des nouvelles
de Fred. Puis elle s’en va au Mistral pour voir Barbara. Au
Camping. Estelle se dispute gentiment avec Djawad. -
Il faut
faire les courses, Djawad, on n’a rien à manger, ce soir, tu ne
pourrais pas les faire ! -
On
pourrait manger avec la copine, elle est sympa. -
On ne va
pas toujours squatter chez-elle. -
Mais moi,
ça me fait flipper, elle est toute seule. Fred
fit un grand sourire à Estelle. -
Je voulais
te demander si tu ne connais une grande surface dans le coin. -
Il y a un
supermarché à 30 minutes d’ici. Moi, j’y vais à pied, ça me dégourdi
les jambes. -
Tu es
courageuse. -
Il n’est
pas facile votre ami. -
Estelle,
Je vais gouter l’eau pour voir si elle est bonne. -
Non !
Mais ! Tu vas te rhabiller toute suite ! -
Mais
Estelle ! -
Non !
Allez Djawad fais un effort ! -
On
pourrait faire les courses ensemble sans toi, je suis perdue. -
Cet après-midi,
on a rendez-vous chez Guillaume
et Nathan. On va leur
acheter un cadeau. Finalement,
Estelle et Djawad partirent en
voiture pour faire les courses et aller à leur rendez-vous. Fred
va prendre une douche au Camping pour se changer les idées. Puis elle
revient à la tente. Elle repense à Estelle et Djawad. Ils mettent une
ambiance terrible. Ils sont toujours en train de se disputer pour un
rien et cela remplit de joie le cœur de Fred. Tout à coup, Fred n’a
plus vraiment le moral. Puis elle décide d’allumer sa petite radio.
Elle ne fait rien d’extraordinaire. Le week-end personne n’est là.
Elle s’ennuie un peu. Maintenant, ça fait un
mois qu’elle campe et elle commence à trouver le temps long.
Elle écrit une deuxième lettre à Luna. Aujourd’hui,
Fred est allée travailler à l’école.
A la sortie de l’école, une bande de jeunes commençe à
l’embêter. Ils l’ont suivi et pour leur échapper, elle s’est
mise à courir mais malheureusement elle s’est fait rattraper. Ils lui
ont fait enlever ses baskets, les chaussettes et lui ont volés. Un
jeune l’a menacée d’un couteau à la main. Avec le couteau, il a
enlevé tous les boutons du pantalon, de la chemise.
Les autres la tenaient très fortement. Elle a essayé de se débattre
mais elle n’y est pas arrivé. Puis ils l’ont relâchée. Fred
est arrivée au Camping plutôt, mal en point.
Elle a mal aux pieds. Son corps tremble d’émotion et de peur.
Elle veut revenir au Mistral mais Guillaume lui avait interdit. Elle
change ses habits vite fait et s’effondre en larmes dans la tente.
Elle ne sait plus quoi faire. Elle est désespérée.
Puis elle reprend le dessus. Elle décide de remettre des boutons
à sa chemise. Demain, elle n’ira pas à l’école. Elle a trop peur
des représailles. Estelle
et Djawad arrivent au Camping. Estelle
vient lui parler gentiment. -
Qu’est-ce
tu fais ? Tu couds ? Tu sais tout faire ma parole. -
Je ne sais
pas tellement faire mais bon, il faut que je le fasse, je n’ai pas
trop le choix. -
On
voudrait t’inviter à
manger avec nous ce soir. -
Ca tombe
bien, je n’avais pas trop envie de me faire à manger. -
Je voulais
te demander, tu fais quoi dans la journée. -
Je
travaille à l’école avec Blanche. Je suis son assistante ! -
Tu connais
bien le Mistral ? -
Oui…
C’est grâce à Luna, c’est elle qui m’a emmenée là.. -
Et
pourquoi tu n’y es pas restée ? -
C’est un
peu compliqué à expliquer. -
Tu n’as
pas l’air très en forme aujourd’hui. -
Si…
Si… ça va ! -
Tu sais,
si tu as des problèmes, tu peux m’en parler. -
C’est
gentil, je n’y manquerai pas. -
Bon !
à tout à l’heure ! Fred
renonce àrecoudre sa chemise car elle n’en a plus la force. Vers
19H30, Fred Estelle et Djawad pour diner. Ils plaisantent pendant tout
le repas et Fred oublie tous ses problèmes de la journée. Le
lendemain, après une bonne nuit, Djawad propose à Fred de l’emmener
à l’école en voiture et
elle accepte volontiers. Fred met une autre paire de baskets car elle en
avait pris plusieurs avant d’aller camper. Après les cours, Fred
repart seule sur les chemins pour retourner au Camping. Elle a peur de
recroiser les jeunes mais le retour au camping se déroule normalement.
Estelle, avoue à
Fred qu’elle ne pouvait
pas supporter la solitude et quelque part elle l’admirait beaucoup. En
réalité, Estelle avait envie de se faire une amie et c’était réciproque.
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