Chapitre 56 

Le pique-nique à la plage

 

Luna se baigne dans la mer et essaye de rattraper Fred à la nage. Elles s’amusent ensemble et rient de plus belle puis elles vont rejoindre leurs serviettes de plage pour manger leur pique-nique tout en contemplant la mer.  Dans l’après-midi, elles construisent un château de sable comme des enfants. Elles sont plutôt joyeuses, elles rient de plus belle tout en jouant dans le sable. Elles retournent se baigner dans la mer.  Le soir, elles mangent encore sur la plage pour voir le coucher du soleil.

-        C’était cool, cet après-midi, on a bien rigolé.

-        C’est notre dernière journée ici. Demain, je te ramène aux Mistral.

-        Je n’ai pas envie de partir. J’ai envie de rester ici. On est bien toutes les deux.

-        Tu n’as pas envie de revenir au Mistral parce que tu as peur de quelque chose.

-        Je voudrais que tu m’emmènes en voyage avec toi, on pourrait faire le tour monde.

-        Tu crois que les Mistraliens vont se moquer de toi. Je serais là pour te défendre. Tu as peur de croiser Guillaume ?

-        Non ! Je n’ai pas peur de lui !  Quand j’étais seule, je venais souvent dormir sur la plage. J’étais aux anges. Je me sentais mieux qu’au camping.

-        Tu veux qu’on dorme ici cette nuit.

-        Pourquoi pas.

-        Il faut aller chercher les sacs de couchage.

-        Pas besoin. Il ne fait pas froid. Tu verras, il y a plein d’étoiles dans la nuit. Il y a très peu de vent. Alors tu es d’accord de rester dormir là ?

-        Oui… j’ai envie de faire cette expérience.

-        Et puis on se baignera à minuit dans la mer.

-        D’accord j’accepte volontiers de partager ton rêve mais demain, on part au Mistral.

-        Je ne peux plus  supporter ce directeur pourri. 

-        Je suis allé le voir ce matin et j’ai bien senti qu’il n’était pas net.

-        Tu as bien fait.

-        Tu pourrais aller au commissariat et porter plainte contre lui et Guillaume.

-        Ca ne m’intéresse pas Luna de déclarer la guerre.

-        Il ne s’agit pas de déclarer la guerre. Tu as subi des choses difficiles ces derniers temps. C’est peut-être un moyen pour oublier tes cicatrices.

-        Oui… mais après, il va avoir un procès et je devrais tout raconter au juge et je me sens pas la force.

-        Tu dis ça parce que tu es angoissée mais c’est important d’affronter ses peurs. Tu pourras dire tout ce que tu as sur le cœur.

-        Ils ne m’ont pas maltraitée.

-        Si… Tu as vécu quelque chose de très dur, d’inhumain.

-        Je porterai plainte contre Hans mais pas contre Guillaume.

-        C’est quoi la différence ?

-        C’est peut-être idiot mais je pense à Nathan, lui, il n’y est pour rien dans tout ça et je ne voudrais pas le priver de père. Hans, lui, n’a pas de famille.

-        Je comprends.

-        Puis, c’est compliqué de porter plainte, non, j’ai autre chose à faire. Je voudrais oublier ces problèmes.

-        Et comment ! Ca t’ennuie que je te parle de ça ! Ca a l’air de t’affecter beaucoup.

-        De toute façon, je savais que tu allais m’en parler. Je voudrais partir.

-        Fuir, ce n’est pas une solution. Je ne devrais pas te dire ça. Moi, aussi, j’ai fui dans ma jeunesse quand j’ai eu Rudy et maintenant je paie un peu les pots cassés car il m’en veut horriblement d’être partie. C’est difficile la relation entre lui et moi maintenant. Il ne faut pas que tu fasses comme moi, je ne suis pas un bon exemple. Il faut régler les problèmes maintenant car après tu risques de le regretter un jour.

-        Tu as sûrement raison. Ne t’inquiète pas, je vais aller voir Guillaume pour lui dire ce que je pense de tout ça, de ce qu’il nous a fait à toutes les deux quand on sera revenu au Mistral.

Luna sourit à Fred.

-        Tu pourrais aussi aller voir le Directeur avant de partir.

-        D’accord, j’irai lui dire au revoir.

-                                      

-        J’ai autre chose à te dire Luna.

-        Oui.

-        Je sais que ça va te blesser quelque part mais c’est important pour moi, j’ai besoin d’aller voir mes parents aux Etats-Unis.

Tout à coup, il y a eu comme un silence entre elles. Luna était surprise d’apprendre cela mais elle comprit pourquoi Fred avait besoin de retrouver ses parents.

 

-        Ca te pose un problème que je m’en aille une deuxième fois loin de toi.

-        Ce n’est pas pareil pour moi. C’est sure, ça me rends triste mais je comprends aussi que tu éprouves le besoin d’aller revoir tes parents. Ils doivent te manquer beaucoup.

-        Le fait que je m’en aille, ça calmerait un peu les esprits du Mistral.

-        Je ne crois pas, non !

-        Je penserai toujours à toi même si je suis loin.

-        Je te paierai le billet d’avion.

-        Ce n’est pas la peine. Ce n’est pas sérieux. Tu n’as pas d’argent.

-        C’est un cadeau.

-        Je n’aime pas les cadeaux d’adieu.

-        Moi non plus !

-        Et puis les billets d’avion, c’est mon ange gardien qui les a ?

-        Je ne comprends pas. Tu as plusieurs anges gardiens ?

-        Oui. J’en ai deux !

-        Qui ? Dis-moi les noms !

-        Toi bien sûre mais j’ai en ai un autre aussi devine ?

-        Je n’aime pas les devinettes.

-        Je te donne un indice. Elle travaille avec toi à l’atelier.

-        Je ne vois pas. Allez dis-moi !

-        C’est quand même simple.

-        Je ne sais pas. Ce n’est quand même pas Charlotte ! 

-        Charlotte m’a payé les billets d’avion !

-        Et pourquoi, elle aurait fait ça ?

-        Tu ne te souviens pas quand on était à Paris toutes les deux.

-        Ca me revient maintenant, elle n’avait pas été très sympa avec toi.

-        Je dois aller la voir et tu verras, elle me donnera les billets.

-        J’ai du mal à croire qu’elle ait fait ça !

-        Et pourtant c’est vrai. Elle veut vraiment se faire pardonner.

-        Je viendrai la voir avec toi.

Luna et Fred s’endorment sur le sable jusqu’au petit matin.

Le lendemain, Luna et Fred plient la tente et rangent leurs affaires. Estelle et Djawad sont de retour au camping et découvrent que Fred a une véritable amie. Ils sont étonnés et heureux pour Fred. Ils croyaient qu’elle était vraiment perdue dans cette jungle de la vie.

-        Bonjour, alors, tu nous laisses tomber ?

-        Luna, je te présente mes amis « Estelle et Djawad ».

-        On se connaît, il me semble qu’on s’est déjà vus au Mistral.

-        On s’est croisé au bar, chez Roland, c’est vrai.

-        Luna me ramène au Mistral.

-        Nous aussi, on va quitter le camping. Guillaume nous a trouvé un logement pas loin du Mistral pas trop cher.

-        Vous connaissez Guillaume ?

-        C’est le père de Nathan, mon cousin.

-        Je ne savais pas que vous le connaissiez bien.

-        On s’en va aujourd’hui nous, et vous ?

-        On va rester 2 jours et mercredi, on décampe !

-        On se retrouvera au Mistral.

-        Certainement.

-        On va continuer à ranger nos affaires, on viendra vous dire au revoir.

 

-        N’oublie pas, Fred, il faudra que tu passes chez le Directeur.

-        Je vais y aller tout de suite après, je n’aurai pas le courage !

-                           

-        Non ! je ne peux y aller, j’ai trop le tract !

-        Je vais venir avec toi comme ça, j’aurai la preuve que tu lui a vraiment dit tout ce que tu as sur le cœur.

-        Non ! Non ! Ne viens pas avec moi.

-        Si !

-        Non ! laisse-moi Luna !

-        Ne discute pas ! Je viens avec toi.

Luna accompagne Fred chez le Directeur.

Elles reviennent à la tente et Luna félicite Fred de lui avoir parlé franchement. Fred lui dit qu’il n’aurait pas dû accepter la proposition de Guillaume. Elle se sentait prisonnière ici et elle ne se voyait pas vivre au camping éternellement. Elle a eu froid et parfois ça lui était arrivé de tomber malade comme un chien. Il n’y avait personne pour l’aider au contraire le directeur faisait tout pour l’enfoncer. Elle lui donna deux paires de claques sur la figure parce qu’il était assis sur une chaise  et cela lui fit du bien. Il était grand et costaud. Elle se senti libérée d’une certaine souffrance qu’elle avait accumulée ici. Fred claqua la porte du bureau très fort sans même lui dire adieux et sans payer.

A la tente, Estelle inquiète demanda à Fred :

-        Tu as eu un problème avec le Directeur ?

-        Mais oui, c’est un gros naze ce mec ! dit Djawad.

-        J’aurais dû penser que tu étais dans la panade, j’aurais dû faire plus attention à toi, je m’en veux !

-        Je ne voulais pas que tu t’inquiètes à cause de moi.

-        Je t’aurais aidée si j’avais su !

-        Estelle, tu n’as pas à t’en vouloir. Tu ne pouvais pas savoir que Fred avait des problèmes.

-        Oui, c’est vrai mais ça me remue à l’intérieur de moi.

-        Tu vois Estelle, Fred n’a plus de problème maintenant. Luna lui a sauvé la vie. Viens, il faut faire des courses, on va vous dire au revoir.

-        A bientôt au Mistral !

 

Luna et Fred rangèrent leurs affaires dans la voiture et partir sur les chemins de la liberté. 

-        Tu ne dis rien ?

-        Ca va  me faire bizarre de revoir les Mistraliens. J’étais tellement habituée à vivre dans ma jungle que ça va me faire tout drôle de revoir la civilisation.

-        Tu as la trouille ?

-        Je ne sais pas. J’ai vécu tellement longtemps comme une sauvage. Je me demande si les Mistraliens vont me reconnaître.

-        Ne t’inquiète pas. Les retrouvailles avec les Mistraliens vont bien se passer.

-        Tu crois ?

-        Oui, tu verras. Je suis sûre qu’ils vont bien t’accueillir ?    

-        J’espère que tu as raison.

Luna et Fred rentrent au Mistral.

 

  la suite