Les mystères
de la chambre jaune Nathan
invite Fred chez-lui à passer un bon moment ensemble. Il a appris
qu’elle n’allait pas très bien en ce moment. Puis en plus, Nathan
ne supporte pas la solitude. Depuis que Fred a séjourné plus d’un
mois seule au camping, Nathan a une certaine admiration pour elle. Il la
voit autrement qu’auparavant. Il
fallait qu’elle se débrouille toute seule. Maintenant, Fred la
fascine de plus en plus. Il a appris aussi que Fred avait un certain
humour qu’il n’avait pas perçu auparavant. Il est au courant que Léo
a embarqué Fred au commissariat et que tous les deux ont décidé de
faire une farce à Mirta et à Luna et cela l’a bien fait rire. -
J’ai
appris que tu as fait une farce à Mirta et à Luna au Commissariat.
Vous avez été trop forts tous les deux. J’aurais bien voulu être là. -
J’ai
pris un sérieux fou-rire. Luna me disait « J’ai trop peur que
tu partes en prison. Comment vas-tu te débrouiller sans moi ? »
et en plus, elle me serrait très fort dans ses bras. C’était
tellement émouvant. -
Et comment
elle a réagi après quand elle a su que ce n’était pas vrai. -
Elle m’a
giflée. -
Sérieux,
c’est vrai ? -
Mais non,
je te fais marcher ! -
Luna et
Mirta ne savaient pas trop quoi dire et en plus tellement je riais fort,
je n’entendais absolument rien de ce qu’elles me racontaient. -
Elles se
sentaient bêtes ! -
Oui plutôt.
On ne va pas en prison pour si peu, je n’ai tué personne ! -
C’est
quand même bizarre ce qu’il t’arrive désormais. Nathan
essaye dans l’appartement de jouer au somnambule et cela fait rire
Fred. -
Tu
m’amuses trop Nathan. -
Justement
comment ça se fait que tu en es arrivée là ? -
Depuis que
j’ai vécu au camping, j’ai un peu comme des angoisses au fond de
moi. Il y a quelque chose qui s’est brisé tout à coup. -
Jusqu’à
te déguiser en somnambule ? -
C’est
possible. J’ai l’impression que je ne suis plus la même personne.
Je ne me contrôle plus. -
J’espère
que tu ne vas pas dégringoler dans la dépression. Tu me fais peur. -
Je ne
pense pas non ! J’aime encore la vie. -
Ca c’est
un bon signe. -
Tu
pourrais revenir habiter avec moi, je serais ton ange gardien. -
C’est
sympa de me remonter le moral. -
Je suis très
sérieux. -
C’est
dur pour toi de vivre seul ici ? -
Non !
ça va ! J’ai mes copains. -
Tu vois
toujours Raphaël ? -
Il est
parti en Belgique avec une copine et on se voit plus beaucoup mais ne
t’inquiète pas pour moi, je me débrouille. -
-
J’aimerais
tant que tu vives avec moi, cela serait plus facile la vie. Tu m’aimes ? -
Je
t’aime bien mais je ne suis pas amoureuse de toi. -
Je sais. -
En fait,
tu voudrais que je te fasse la popote, laver et repasser ton linge et me
déguiser en femme de ménage. -
Mais non !
J’ai une nouvelle copine. -
Je la
connais ? -
Elle
n’habite pas au Mistral. Elle s’appelle Florence et elle doit venir
me rendre visite dans la journée. -
Si tu as
une amie alors pourquoi tu veux que j’habite avec toi ? -
Comme ça,
en amie. -
C’est un
peu louche ton affaire, Nathan. A
ce moment, on frappe à la porte. -
Je pense
que ça doit être Florence. Luna
arrive dans l’appartement. -
Alors
Nathan ! c’est ça ta nouvelle copine ! -
Mais
qu’est-ce que vous avez à rire tous les deux ? -
C’est
rien. C’est une histoire entre Nathan et moi. -
Fred se
moque de moi. Elle ne me croit pas que j’ai une nouvelle copine. -
C’est
curieux, tu ne m’en as jamais parlé de ta nouvelle petite amie. -
J’ai mes
petits secrets, c’est pour ça. -
J’ai reçu
un e-mail de sa part sur mon ordinateur. Je communique avec elle sur
internet. -
Tu ne
l’as pas rencontrée alors ? -
Elle doit
venir dans la journée. On
frappe à la porte. -
Maintenant,
j’en suis sûr que c’est elle. Une
jeune femme mince aux cheveux courts et roux, arrive chez Nathan. -
Bonjour,
je suis la remplaçante du docteur LESERMAN. Nathan
est déçu de sa présence. Il aurait préférait voir Florence. Il se
sentait un peu stupide d’autant plus que Luna et Fred se moquaient de
lui en riant bêtement. -
Je vous dérange. -
Non !
pas du tout. -
Je suis désolée,
je ne me suis pas présentée. Je m’appelle Babeth NEBOUT. -
Voilà,
c’est les clés du cabinet médical de mon père. Je vais vous montrer
où se trouve son lieu de travail. Babeth
NEBOUT est arrivée au Mistral avec sa petite famille. Patrick, le mari
de Babeth faisait ses pas au Commissariat avec l’équipe de Sarah
DOUALA, Léo CASTELLI, Jean-François LEROUX, Jean-Paul BOHER et Samia
NASRI aujourd’hui même. Léa et Valentin (les enfants) faisaient
leurs premiers pas au Lycée Vincent Scotto pas très loin du Mistral. Nathan
laissa Babeth au Cabinet Médical et rejoignit Luna et Fred chez-lui.
-
Vous n’étiez
pas obligés de vous moquer de moi en présence de cette femme, c’était
plutôt gênant. -
Florence
ne viendra pas aujourd’hui.
En ton absence, elle a téléphoné et elle a dit qu’elle viendrait te
voir dans un mois. -
Ce n’est
pas vrai. -
C’est la
vérité Nathan, nous on y est pour rien. -
Je suis
trop déçu ! D’ailleurs toutes les filles me dégoutent ! -
Merci pour
nous ! -
Bon arrêtez
de me charrier, vous n’avez pas autre chose à faire ! -
J’espère
que tu n’es pas accro à l’ordinateur et que tu vas t’aérer de
temps en temps. -
Ne vous
inquiétez pas tout va bien. -
J’espère
que tu n’oublies pas de te faire à manger dit Fred. -
C’est le
roi des fainéants ! Tous les mistraliens se sont mis à l’aider
depuis que son père est parti dit Luna. -
Remarque,
je prends la vie d’une façon plutôt zen ! -
Un
peu trop même. -
Bon !
on va te laisser Nathan, je dois parler avec Fred. -
De quoi ! -
Toi aussi,
tu n’es pas réveillé ? -
Si…
si… pourquoi…. Tu as quelque chose à me demander. -
Je préférerais
que ça reste entre nous. Luna
et Fred décident de se promener en direction du hangar et de passer
l’après-midi là-bas toutes les deux. -
C’est drôle
que tu m’aie caché ici au début quand on ne se connaissait pas très
bien. -
Ca te
rappelle des mauvais souvenirs. -
Pas forcément.
Tu as quelque chose à me demander. -
Tu
pourrais crier de toutes tes forces pour te libérer de tes angoisses
maintenant qu’on est arrivé jusqu’ici. Fred hurle comme une sauvage. -
Dis
Luna, tu as l’intention de me donner des gages toute
l’après-midi ? -
Je ferais
tout pour que tu ailles mieux. Je voudrais savoir comment ça se
fait que tout à coup, tu t’es transformée en somnambule. -
J’ai eu
très peur quand j’étais au camping. Je faisais des cauchemars. Je
pensais tout le temps à mes parents. -
Ils te
manquent ? -
Oui.
C’est atroce comme douleur. Je sens que mon corps se déguise en
vampire. Je fais peur à tout le monde. C’est plus fort que moi. Je
sais que tu fais tout pour moi mais le fait que je n’ai pas ma famille
à côté de moi, ça me bouleverse mais toi, tu n’y es pour rien. Je
suis bien à côté de toi. -
Tu as
envie de revoir tes parents ? -
Je ne sais
pas. Oui et non. Ce n’est pas clair dans ma tête. Donne-moi des gages
comme ça j’essaierai de surmonter mes angoisses. -
C’est
une bonne idée. -
Tu m’as
inscrite à Fort Boyard ? -
Pourquoi
tu me parles de Fort Boyard ? Je ne comprends pas très bien. -
Si tu
m’as inscrite à Fort Boyard pour enlever mes démons. -
Fred, Je
n’ai pas fait ça. -
Je nagerai
jusqu’au Fort comme ça le père FOURRAS ne sera pas déçu de moi. Luna
était surprise de la réaction de Fred. Elle ne comprenait pas très
bien pourquoi Fred lui parlait de Fort Boyard. Elle la voyait changer
tout à coup et cela l’effrayait un peu. Fred devenait un peu plus
fragile, elle était ailleurs et avait du mal à penser à autre chose.
Luna recadra Fred aussi sec. -
Ca suffit
maintenant. J’en ai marre ! Tu m’entends ! Je n’en peux
plus ! -
Et bien
vas t’en ! si je bouffe ta vie, tu as cas me le dire ! -
Excuse-moi !
Je ne voulais pas te blesser ! -
C’est
bon ! Je sais que je ne vais pas bien. Puis qu’est-ce que ça
peut te faire si je parle de Fort Boyard c’est mon droit. -
Oui,
c’est ton droit mais moi non plus, je ne sais plus où j’en suis. -
Et ben
alors si on est toutes les deux paumées,
on est mal barrées ! -
Je
voudrais que tu t’en sortes Fred. -
Laisse-moi
parler du père FOURRAS, ça me fait du bien. -
Ok ! -
Je lui
caresserai sa belle barbe blanche et il sera très touché par ce geste
alors je me reposerai sur de tendres lauriers. -
Il sera très
fâché contre toi. -
J’affronterai
toutes les épreuves. Je ramperai sur le cylindre, Je plongerai dans
l’eau glacée, je marcherai sur une poutre et je resterai calme pour
trouver les 7 clefs qui ouvrent le Fort. -
Et toutes
les deux, on trouvera les indices ainsi que le mot-clé. -
Et on se
précipitera sur les Boyard dans la salle du Trésor. -
Et on
offrira les 6 000 Euros à une association américaine. -
Moi je
veux les donner à l’ARIST car elle s’occupe des trisomiques 21. -
Dans le
fond, ça m’est égal !
fait comme tu veux. -
Ensuite,
on parlera de nous dans les journaux. -
Et si on
parlait d’autre chose que Fort Boyard. -
De quoi,
tu veux parler ? -
Je
voudrais te tester Fred ; ça te tente ? -
Oui
pourquoi pas. -
Je sais
que tu veux aller aux Etats-Unis rejoindre
tes parents. -
Je ne
comprends pas où tu veux en venir. -
J’aimerais
qu’on communique en
Anglais toi et moi. Fred
essaye de parler Anglais mais elle n’y arrive pas. Elle ne
comprend pas ce que dis Luna en Anglais. (J’ai
répondu aux questions de Luna en Français pour faire comprendre au
lecteur qu’il y a les bonnes réponses aux questions de Luna que
j’ai mises au début de chaque dialogue de Fred.) -
Luna
– Parles-tu en Anglais ? -
Fred –
Oui… non… un petit peu. -
Luna-
Es-tu heureuse de monter au hangar avec moi ? -
Fred –
Je suis contente, je retrouve le hangar où tu m’as planquée pour me
protéger des Mistraliens. -
Luna-
Tu t’en souviens ? -
Fred- C’était
un jour merveilleux, rien que toi et moi ! -
Luna-
Tu veux manger quelque chose ? Luna tend à manger à
Fred. -
Fred-
Merci. On ne va pas passer la nuit ici ! on va avoir super froid ! -
Luna-
Ne t’inquiète pas, j’ai emmené des couvertures dans mon sac à
dos. Luna sort les couvertures. -
Fred- Tu
es dingue ! -
Luna-
Tu n’aimes pas cette vie sauvage ? -
Fred- Si..
Si… j’aime bien. Fred contemple les étoiles. -
Fred-
Luna, il y a combien d’étoiles dans la nuit ? -
Luna-
Compte les étoiles en Anglais. -
Fred- Un !
deux ! trois ! quatre ! Luna et Fred se couchent
sous les couvertures . -
Dis-Luna,
tu trouves que je parle bien Anglais ? -
Tu
discutes en petit Chinois mais ce n’est pas grave ! -
Bonne nuit
dit Fred vexée par la réflexion de Luna. Elle se retourne de l’autre
côté. -
Fredou, ne
le prend pas mal ! c’est la vérité, tu ne parles pas
correctement Anglais. -
Toute la vérité
n’est pas bonne à dire ! En fait, tu ne veux pas que je parte au
Etats-Unis parce que je suis nulle en Anglais. -
Mais non
ce n’est pas ça ! Je vais trouver une solution. -
Laquelle ? -
Je vais
parler avec des amis. -
Oui. En
fait, tu te moques de moi. Ne me dit pas le contraire, je t’entends
rire. -
C’est
vrai, ça me fait sourire que tu ne saches pas parler Anglais. Tu veux
que je t’apprenne à parler la langue. -
Tu veux
jouer au professeur avec moi. -
Pourquoi
pas. Il ne faut pas désespérer, tu apprendras vite. -
Non !
ça me dit rien que tu sois mon professeur. -
Fredou ! -
Fredou,
elle va dormir voilà. -
Mais ne le
prend pas mal ! -
Comment tu
veux que je le prenne bien. Tu me sous-estimes. Et puis laisse-moi !
Je suis fatiguée. -
Je sais
que tu n’as pas envie de dormir. Ecoute-moi. Allez retourne-toi s’il
te plait. Tu es jalouse parce que je connais mieux l’Anglais que toi. -
Tu me
fatigues ! Allez dors Luna ! Fais de beaux rêves ! -
Tu es
jalouse ? -
Je m’y
attendais quelque part que tu saches mieux parler l’Anglais que moi.
Ce n’est pas le problème. Je suis nulle en Anglais et maintenant, tu
me laisseras plus
partir au Etats-Unis rejoindre mes parents
c’est ça qui me fait de la peine. -
Tu vas
aller à San-Francisco, je te le promets mais il faut que j’en parle
autour de moi. Je ne te laisserai pas partir toute seule. Fred- Bonne nuit Luna. -
Fredou !
-
Il n’y a
plus de Fredou ! Il n’y a plus personne ! -
J’aime
bien quand tu te fâches contre moi ! -
Tu ne peux
pas me foutre la paix s’il te plaît, j’aimerais bien dormir. -
Tchao !
A demain. Fred
a reçu comme un coup de massue sur la tête par Luna parce qu’elle maîtrisait
bien l’Anglais. Elle n’en revenait pas. Elle se raconta au fond de
son cœur qu’elle se vengerait de Luna demain. Le
lendemain matin. Fred
s’étire dans tous les sens pour se réveiller. Luna est déjà levée
depuis une heure. Elle a préparé le petit déjeuner pour Fred avec
soins. Elle avait acheté des croissants et des pains au chocolats
à la boulangerie et pris une thermos de café dans ses affaires
avant de partir au hangar avec Fred. Luna- As-tu passé une bonne nuit ? -
Qu’est
ce-que tu dis ? -
Je te
demande si tu as rêvé que tu parlais Anglais ? -
Et toi, ça
t’arrive de parler en Javanais ? -
Tu es
encore en colère contre moi ? -
Non !
ça va mieux ! -
J’ai
rendez-vous ce matin avec Sacha à 11 Heures. On va ranger ta chambre au
Select. -
J’aimerais
vous donner un coup de main, comme ça j’affronterai un peu mieux mes
angoisses. Elles disparaîtront petit à petit. -
C’est
une bonne idée. -
Je compte
acheter des étagères avec Nathan et Jonas. Je vais essayer de les
convaincre. Je pense qu’on ira dans la journée. -
Et
comment, tu vas les transporter. Vous n’avez pas de voiture. -
Je vais
louer une camionnette, ça doit bien se trouver ? -
Je ne
pense pas que tu sais conduire une voiture. -
Je
plaisante ! Ne t’inquiète pas pour ça, je vais demander à
quelqu’un ! -
A qui ? -
Tu veux
tout savoir ! c’est désespérant ! un peu d’intimité
tout de même ! -
Ok !
je te laisse ! Je vais ranger les affaires. Luna
et Fred s’en vont sur le chemin du retour. Tout à coup, Fred se met
à avoir un brin de folie et elle sème Luna en courant. « Fredou !
Attends-moi ! » crie Luna de toutes ses forces. « Fredou !
Fredou ! » et l’écho lui répondet « Fellou !
Fellou ! ». Elle est très intriguée par cette voix qui lui
répond. Puis elle marche le plus rapidement possible pour retrouver son
amie. On entend ses pas qui raisonnent dans les feuilles. Fred
s’allonge sur le chemin en ne faisant aucun bruit. Elle a les bras et
les jambes écartées. On entend que son cœur à l’intérieur de son
corps. Elle respire lentement pour essayer de rester calme. Tout à
coup, elle reconnait les pas de Luna qui s’approche de plus en plus près.
Elle change de position et crie à son tour « J’ai une
crampe ! J’ai une crampe !, je ne peux plus me relever, Luna
viens me chercher » Luna
regarde Fred allongée par terre et prend peur. -
Fred, tu
es tombée ? -
J’ai
couru trop vite et je n’ai pas vu qu’il y avait une pierre devant
moi. J’ai mal ! J’ai une crampe ! -
Où ça ? -
Au mollet,
j’en peux plus ! J’ai trop mal ! Fais quelque chose Luna ! Luna
est embarrassée de voir Fred dans cet état. -
Tu ne
pourrais pas te mettre debout. -
Non !
Je ne peux pas. -
Attends !
je vais t’aider ! Accroche-toi à mes mains ! Je vais
essayer de te relever ! Et
badaboum ! Luna
est très ennuyée et ne sait pas trop quoi faire pour aider Fred qui se
tord de douleur. Elle essaye de téléphoner à Sacha mais son portable
ne passe pas. Elle se sent mal. Luna regarde dans son sac à dos s’il
y a de la pommade pour masser les jambes de Fred mais manque de chance,
il n’y en a pas. C’est vrai se dit-elle au fond, je ne pensais pas
qu’il pouvait y avoir un accident un jour. Elle prend conscience de
l’état de Fred. -
Fred !
On ne pas passer la journée ici. Luna masse les jambes de
Fred avec ses propres mains. -
Continue,
ça me fait un bien fou. -
Tu rigoles ? -
Tu me
chatouille un peu, c’est pour ça. -
Je ne
savais pas que tu étais chatouilleuse. Soudain
Fred éclate de rire. -
Arrête
Luna ! Tu me chatouilles trop ! -
Mais
pourquoi, tu as la bougeotte tout à coup, je ne comprends pas. Fred
se releva d’un coup. -
Tu n’as
plus mal ! -
Je n’ai
jamais eu de crampe Luna. -
Quoi !
-
Je n’ai
jamais rien eu de tout ! -
Alors
pourquoi tu m’as fait tout ce cirque ! -
Je voulais
juste te donner un gage ! -
Mais tu es
con ! Moi, j’ai cru que tu avais vraiment mal ! Luna
frappe l’épaule de Fred d’une façon énergique. -
Allez !
on y va maintenant ! on a assez perdu de temps ! -
Cool
Luna ! -
Fredou, tu
ne me fais plus jamais ce plan car cela m’a fait trop flipper ! -
D’accord !
on oublie tout ! ça fait un partout ! Luna
et Fred arrivent au Select en retard. Dans
l’après-midi, Fred balaie les débris de sa chambre puis tout à
coup, elle se met à parler toute seule en faisant du
SLAM comme Grand Corps
Malade. « J’ai
mon cœur qui s’en va en vrille et c’est pour ça que je balaye
jours et nuits. Bientôt, je prendrai le train de la vie pour aller aux
Etats-Unis. Je m’en veux de te laisser seule Luna. J’écouterai le
son de tes sanglots qui raisonneront pendant très longtemps au fond de
moi. Je ne veux plus partir. Je ne sais plus où j’en suis. J’ai la
poisse. J’ai mon cœur qui part en vrille. En réalité, mes parents,
je ne les connais plus. Ils m’ont abandonnée. J’ai que des idées
noires dans ma tête. C’est pour ça que je balaye pour les chasser.
Je balaye la poussière de ma vie. Je balaye de plus en plus parce que
ça ne va plus. Tu vas me manquer. Luna, je ne balayerai
jamais aucunes de tes lumières. Je veux que tu restes avec moi.
On partira ensemble et comme ça, j’aurai moins de scrupules. J’ai
trop mal dans ma vie aujourd’hui. Je n’en peux plus. Adieux
San-Francisco, La Californie. J’ai trop peur d’aller retrouver mes
parents. « J’ai trop mal ! A secours ! » Fred
s’énerve de plus en plus en parlant très fort et en s’amusant avec
le balai. La porte s’ouvre lentement. Elle pointe avec ses mains, son
balai en direction de cette jeune femme qu’elle ne connaît pas. -
T’es qui
toi ? Oh les mains ! -
Je suis
Barbara, tu ne me reconnais pas. -
Je n’ai
pas d’amie avec ce nom-là. Je disais « Allez, foutez-moi la
paix. Maman, Papa arrêtez de me persécuter ! » -
Fred, ça
va ? -
Je ne veux
plus vous voir, je fais ma vie maintenant. -
Tu ne peux
pas parler moins fort, je travaille à côté. -
Non !
Allez-vous-en ! Je vais exploser ! J’en peux plus ! -
Il n’y a
pas que toi qui a des problèmes. -
Ils vont
me tuer ! Je suis dans le brouillard ! -
Fred mais
qu’est-ce que tu as ? Je ne t’ai jamais vu dans cet état-là. -
Je vais
balayer et j’espère comme ça que mes parents ne viendront plus dans
ma tête. -
J’en ai
marre de faire la conversation toute seule, tu m’entends ? -
Mais
qu’est-ce que tu me veux toi ? -
J’ai
besoin de calme. Je dois travailler pour mes cours. Tu ne pourrais pas
baisser d’un ton s’il te plaît. -
Je suis désemparée. -
Je vois. -
Non !
tu ne me comprends pas. Je vous dis que j’ai une amie, elle
s’appelle Luna et je veux rester auprès d’elle. Barbara
essaie de communiquer avec Fred mais elle n’y arrive pas. Elle essaie
de s’approcher de Freddie pour la consoler. Fred la rejette vivement. -
Ne me
touche pas. -
Je suis désolée
de t’avoir dérangée, je m’en vais. -
Non !
reste sinon mes démons vont me reprendre. -
D’accord
mais tu ne me cries plus dessus. -
Tu fais
des études ? -
Oui, je
dois passer mon BAC PRO en cuisine demain. -
Tu en as
de la chance d’avoir ton BAC et après, j’en suis sûre que tu vas
aller à la FAC. -
Ce n’est
pas les diplômes qui comptent le plus, c’est qu’on a dans le cœur. -
J’aurai
bien aimé d’avoir un BAC littéraire. J’aurais fait du théâtre
toute ma vie mais je ne peux pas à cause de cette putain de différence
qui me colle à la peau. -
Tout le
monde est différent. -
Arrête de
me faire la morale, tu m’énerves ! Va-t’en ! Je ne t’ai
pas demandé de rentrer dans ma chambre ! Fred
parle de plus en plus fort. Mirta,
Sacha et Luna montent le plus vite possible pour voir ce qui se passe
dans la chambre de Fred. -
Fredou, il
fallait nous attendre pour faire le ménage dans ta chambre. Calme-toi. Luna prend Fredou dans ses
bras et essaie de la calmer. Pendant ce temps, Mirta
parle avec Barbara. -
C’est
une vraie sauvage ma parole ! Je n’ai jamais vu ça ! -
Que
c’est-t-il passé Barbara ? -
Rien. -
Il c’est
bien passé quelque chose entre toi et Fred. -
Elle
hurlait très fort alors je suis allée dans sa chambre pour voir si
elle allait bien, c’est tout. -
Fred n’a
pas beaucoup d’amies dans le quartier, elle se sent seule. Tu ne
pourrais pas lui tendre la main. -
Elle m’a
rejetée et je n’ai aucune envie d’être son amie. -
C’est un
acte maladroit, c’est tout. Tu ne fais jamais de bêtise. -
Si… bien
sûr. -
Tu
pourrais lui pardonner. -
Bon,
c’est vrai quand je suis entrée dans sa chambre, elle n’avait pas
l’air très bien. J’essayais de lui parler gentiment mais elle ne
m’écoutait pas, c’est frustrant. -
J’aimerai
qu’elle ait d’autres amis que Luna. Elle s’accroche un peu trop à
elle et cela m’inquiète quelque part. -
Qu’est-ce
que vous voulez que ça me fasse ? -
Je ne sais
pas moi. Tu pourrais essayer de la connaître mieux. Abdel
arrive en courant vers Barbara. -
Fred est
fragile en ce moment. Vous pourriez être un peu indulgent avec elle. -
On va
essayer d’être compréhensif avec elle. Si Fred veut parler avec
nous, elle a cas frapper à notre porte et on l’ouvrira. Il n’y a
pas de problème avec elle dit Abdel. -
C’est
vrai, ça peut arriver à tout le monde de péter un câble. -
Ca te dit
d’aller au cinéma ce soir dit Abdel à Barbara. -
Oui. Tout
me convient pourvu que je sois avec toi. Barbara
et Abdel sortent faire un tour dehors. Mirta
s’en va aussi car elle a un rendez-vous important avec le Père
Mathieu à la paroisse cet-après midi. Pendant
ce temps, Sacha, Luna et Fred nettoient la chambre de fond en comble.
Après avoir balayé, Fred passe l’aspirateur. Luna et Sacha rangent
les livres, les objets qui étaient sur l’étagère sur le lit. Le
lendemain, Sacha, Jonas et Fred vont acheter une grande étagère et de
la peinture. Ensuite,
ils posent les cartons dans la piaule et se mettent à travailler dur.
Ils construisent l’étagère en suivant un plan assez difficile car il
faut la monter à la main. Luna
arrive : -
Qu’est-ce
que vous faites ? Vous
n’avez pas trouvé l’étagère ? -
Si… On
est en train de la construire dit Sacha. -
Je croyais
que c’était une étagère pas trop grande qu’il fallait monter
juste dans les escaliers puis c’est tout. -
Aujourd’hui,
ce n’est plus comme ça. -
Ca serait
trop facile. -
Il faut
juste être bricolo et patient. C’est comme un puzzle qu’on doit
monter petit à petit. -
Vous
voulez que je vous aide ? -
Pour
l’instant ta présence n’est pas nécessaire. -
Et en plus
ça risque de t’énerver. Je ne te vois pas faire du travail manuel. -
Nathan
n’est pas avec vous ? -
Non…
Monsieur dort ! -
Je vais
aller le réveiller. Sans
faire exprès, Luna trébuche
sur le gros pot de peinture et manque de tomber. -
Aille mon
pied ! -
Tu ne vois
pas que tu nous déranges un peu là dit Sacha. -
Tu t’es
fait mal ? -
Non ça va
aller ! -
Vous avez
acheté de la peinture ! -
Les étagères
sont blanches alors on va les faire briller. -
Bon, je
vous laisse adieux les bricolos ! Luna
va réveiller Nathan et pour bien se faire apprécier par les
travailleurs, elle décide de faire à manger pour eux mais pas pour
Nathan qui est furax. Il
claque la porte de chez-lui car il s’est disputé avec Luna.
Il revient pour midi pour manger avec Sacha, Jonas et Fred. Luna
le fout à la porte direct. -
Tu n’as
pas le droit de me foutre à la porte de chez-moi. -
Tu
reviendras cet après-midi chez toi. -
Mais
qu’est-ce que vous avez tous les deux ? -
Il n’a
pas travaillé. Il ne t’a pas aidé pour
faire à manger. -
Il a fait
la grasse matinée. -
Ce n’est
pas aussi grave que ça ! Laisse-le. Il va manger avec nous. -
Merci
Sacha. -
C’est
gentil de nous préparer à manger Luna. -
Moi aussi,
j’apprécie beaucoup dit Jonas. -
Je vais
vous aider cet après-midi. -
Pour
l’instant, on n’a pas trop besoin de toi. -
C’est
cool alors ! Dans
l’après-midi, les bricolos se remettent à travailler. Blanche arrive
au Select et tombe sur Sacha et Fred qui sont en train de bricoler l’étagère. -
Bonjour
Fred ! Alors on sèche les cours comme ça ! -
Blanche,
ça fait tellement longtemps que je ne t’ai pas vue dans le quartier.
Qu’est-ce que tu deviens ? -
Tu me
manques beaucoup en ce moment. Sans toi, ce n’est plus pareil à l’école.
Quand est-ce que tu vas revenir travailler ? Mathis t’attend avec
impatience. @@@@ -
En ce
moment, ce n’est pas la joie. J’ai saccagé ma chambre et je suis
obligée de la ranger correctement. On est allé acheter une étagère
avec Sacha. -
Bonjour
Monsieur ! -
Sacha, je
te présente Blanche, l’institutrice avec qui je travaille à l’école.
-
Je suis le
nouveau petit copain de Luna. -
Luna m’a
beaucoup parlé de vous. J’ai appris que tu n’allais pas très bien
aussi par des voix mystérieuses. -
Je parie
que c’est Mirta qui t’a beaucoup parlé de moi. -
Pas
seulement. -
En fait,
tu es venu me parler mais je n’ai pas beaucoup de temps à te
consacrer. Je dois refaire tout neuf ma chambre. -
Je
comprends. -
La
directrice va me licencier c’est sûr. Maintenant que je ne vais plus
en cours, je vais droit dans le mur. -
En fait,
je voudrais t’inviter à la maison pour discuter de ton avenir à l’école.
Quand est-ce que tu es libre ? -
Le
week-end seulement. -
Je
t’invite dimanche à midi. Tu pourras venir ? -
Oui, je
viendrai naturellement. Alors à dimanche. -
Je vais
attendre un peu ici parce que je voudrais discuter avec Luna. -
Tu veux
lui parler de moi. Tu sais, je suis une adulte, je peux tout entendre. -
J’ai des
choses personnelles à lui dire et ça n’a rien à voir avec toi. Luna
et Blanche vont discuter ensemble dans sa chambre. -
Je suis au
courant que Fred ne va pas bien en ce moment, c’est pour ça qu’elle
ne vient plus à l’école ? -
On a vécu
des moments intenses, inoubliables ces derniers temps ensemble. Elle est
vivante, drôle, courageuse. On ne dirait pas qu’elle a eu des problèmes.
Elle veut les affronter et c’est ça que j’aime bien chez-elle. -
Elle m’a
énormément manqué à l’école. -
Au fait,
tu as pu la défendre auprès de l’inspecteur ? -
Tu sais
avant que tu ailles la chercher au camping, je t’avais dit que
j’avais besoin de son parcours scolaire. -
J’ai
complètement zappé, excuse-moi Blanche. J’étais très émue de la
retrouver et ça m’a échappé de la tête. -
C’est
normal. Tu as dû vivre quelque chose de très fort avec elle.
J’imagine que les retrouvailles avec Fred ça a dû être quelque
chose de très émouvant pour toi. -
Elle était
très contente de me retrouver. -
Et toi, tu
vas bien ? Je te trouve un peu perdue dans tes pensées. -
Oui mais
enfin, ça pourrait aller mieux. -
Tu
m’inquiètes là. Qu’est-ce qui t’arrive ? -
Fred ne va
pas très bien en ce moment. Ses parents lui manquent beaucoup et elle a
envie d’aller les rejoindre. -
Quelque
part, on a tous besoin de ses parents. Quand on les a à côté de nous,
on les critique mais quand ils ne sont pas là, on rêve de les avoir
pour toujours. C’est normal que Fred ait envie d’aller les rejoindre
mais cela n’enlèvera rien à votre amitié. -
C’est
vrai ce que tu dis mais je suis triste quand même. -
Tu as un
vrai coup de blues ! Tu ne veux pas faire une petite soirée entre
filles, ce soir. -
J’ai
envie d’être avec Fred. -
Tu ne peux
pas la laisser cinq minutes ! Allez viens, je t’emmène au
restaurant ! ça te changera les idées ! -
Je ne veux
pas sortir Blanche, j’en ai marre ! -
Tu ne
discutes pas, je t’emmène avec moi, ensuite on ira en boîte et on
dansera jusqu’au bout de la nuit. -
Je n’ai
pas le moral. Luna
craque en sanglot dans les bras de Blanche qui la console. -
Luna, vous
avez juste besoin de faire un break avec Fred et cela vous fera du bien
à toutes les deux. Elle reviendra vers toi. J’en suis certaine et après,
tu verras votre amitié sera de plus en plus forte. Allez va te préparer. Luna
et Blanche sortent pour faire la fiesta dehors. Le
lendemain matin. Fred installe les papiers journaux par terre et se
lance dans la peinture. Elle peint en jaune son étagère. Rudy vient la
voir en faisant du sport et lui propose de faire un footing avec lui. -
Fred, tu
peindras ta chambre après, tu as tout ton temps. -
Non !
justement, je n’ai pas le temps. Luna me surveille ! -
Mais tu
t’en fou ! Allez viens ! Il faut te remette au sport ! -
Mais ça
ne peut pas attendre demain ! -
Allez
fais-moi plaisir ! viens avec moi s’il te plait ! -
Bon ok !
Après, tu me promets, tu me laisses peindre mon étagère ! -
Promis !
juré ! Fred
se lave les mains au lavabo et se met vite fait ses affaires de sports.
Rudy et Fred courent dans le parc Borély. Fred est heureuse en ce
moment avec les mistraliens. Ils lui remontent le moral. Ils savent que
ces derniers temps, elle n’allait pas très bien et aussi qu’elle
veut rejoindre ses parents. Ce n’est plus un secret entre Luna et
Fred. Les Mistraliens ont entendu une conversation entre elles et cela
les a turlupiné. Ils lui
montrent une certaine amitié. Tout a l’air de bien se passer. Dans
l’après-midi, Fred se remet à peindre son étagère. Une fois que
tout cela est terminé, elle va chercher Luna et lui montre la chambre. -
C’est
super ! Tu as tout fini ! Tu n’as pas mis beaucoup de temps
pour peindre. -
J’ai mis
deux jours et demi, c’est énorme ! -
Mais tout
est en jaune ma parole ! -
Ca ne te
plait pas ! -
Ca fait un
peu curieux ! -
Je sais
bien mais au magasin, il n’y
avait que cette couleur ! -
Tu vas la
montrer à Sacha ! -
En tous
cas pour peindre, il ne m’a pas aidé ! -
C’est un
miracle ! Tu n’as pas fait de crise non plus ! -
Ce soir,
je pourrai réintégrer ma chambre. -
Déjà !
Je vais me sentir seule ! -
Je vais
ranger mes livres sur l’étagère ! Tu viens m’aider Luna, ça
va aller plus vite à deux ! -
D’accord
mais à une seule condition. -
Laquelle ? -
Dors dans
ma chambre encore quelques jours. Donne-toi du temps, il faut mieux que
tu ailles progressivement dans ta chambre. -
D’accord !
Je vais faire attention à ne pas bousculer trop les choses. Sacha,
Jonas et Nathan montent dans la chambre de Fred. -
C’est
magnifique ! Quel beau travail ! Le
soir, ils invitent Mirta à regarder la chambre de Fred. Ils préparent
l’apéro avec des petits fours et du champagne. -
Vous avez
super bien travaillé tous ! C’est vrai, je n’y croyais plus…
En fait, je ne sais plus quoi dire ! Merci simplement du fond du cœur
d’avoir rebaptisé cette chambre. Elle aura un charme fou ! -
Ca va
maman ? -
Oui. Je
suis émue c’est tout. -
Allez
trinquons ensemble pour la nouvelle vie de Fred au Select ! Bouleversée,
Mirta embrasse tout le monde tendrement. Les
mistraliens montent tous petit à petit regarder la chambre toute neuve
de Fred et ils sont fiers. |